Alice Krieg-Planque

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jeudi 1 septembre 2011

Réunions de pré-rentrée

“Allez donc, de toutes les nations faites des disciplines, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit.” (Matthieu, 28-19)
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11 commentaires:

  1. Anonyme1 septembre 2011 à 10:54

    Que Matthieu nous guide car la route est rude entre le foyer d'acédie que sont les labex et les tâches répétitives auxquelles nous voue notre tâche : élever les esprits...
    Au moins dix litres de tisane de Sainte-Hildegarde seront nécessaires pour nous maintenir l'âme sereine.
    Soeur Françoise de la Très Précieuse Confession

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  2. Alice1 septembre 2011 à 12:47

    Chère Sœur Françoise de la Très Précieuse Confession,
    Chacune et chacun de nous comprend, et souvent éprouve, cette crainte de la lassitude qui comme par anticipation nous assaille, tel viendrait empoisonner nos veines un concentré fugace de mauvaise descente de LSD. Chacune et chacun de nous, en ce 1er septembre qui nous contraint à troquer le string en bure érémitique pour la robe de prédication, se souvient du mois de juin comme d’un temps lointain qui jamais n’aurait dû passer. Comme est amer – et blâmable – ce sentiment chagrin d’un été qui n’existe que par sa promesse, et, une fois passé, n’est que regret !
    Mais rappelle-toi, et rappelons-nous : “Je ne suis pas venu pour être servi, mais pour servir.” Nos sœurs des communautés en mission ont aussi pu dire : “Il faut vivre libre en serviteur.”
    Et, aux jours difficiles, dans les TD surchargés ou les salles mal équipées, souvenons-nous aussi que nous pourrons, en juin prochain, avancer dans la majesté de la lumière splendide du devoir accompli et de la fidélité à la cause, et dire à la présidence : “Ceux que tu m'as donnés, je n'en ai pas perdu un seul.” (Jean 18-9)
    Que Sainte-Hildegarde veille sur toi ! De grandes joies nous seront données.
    Sœur Alice des Noms d’Oiseaux

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  3. Anonyme4 septembre 2011 à 21:41

    En ce moment de grande liberté à vivre en serviteur, Soeur Anne de la Très Lointaine Vision (celle qui ne voit jamais rien venir) et Saint Corinne du Martyre des Maquettes (comme son nom l'indique ; elle a aussi une option Emploi du Temps) avouent leur désir ardent de rejoindre la communauté. Suivant la méthode si pédagogique des présentations croisées - destinée à créer une atmosphère boute-en-train dans les classes figées d'angoisse des premières heures, tandis que glissent à peine des épaules les premières vestes de la saison refermée - Soeur Anne va ci-devant présenter Soeur Corinne, en espérant que celle-ci fera de même, en retour de charité et parce qu'elle se sera abonnée au flux RSS du blog. Post suivant : 300 mots ça suffit pour que le moteur Google passe dessus, à condition qu'il y ait des mos-clés récurrents (ce qui, de fait, manque cruellement ici, mais baste).

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  4. Anonyme4 septembre 2011 à 21:56

    Soeur Corinne du Martyre des Maquettes exerce dans l'armée un emploi assez haut placé, régissant sous sa férule insouciante un bon nombre de trouffiones plus ou moins troubliones. Comme beaucoup de soeurs, elle sait faire des maquettes- talent artisanal trop peu loué dans les textes canoniques, véritable exercice spirituel de contrition résignée. Comme beaucoup de soeurs également, il lui arrive d'être saisie d'un violent recessus a bono divino devant son ordinateur. Que Saint Evagre le Pontique lui pardonne !
    Car soeur Corinne a d'autres talents encore. Telle la plus mignonne des petites souris, elle sait coudre et tricoter (de la laine de son pays uniquement). Mais son vrai talent caché, celui qui serait si utile pour les douches de la communauté, dont on connaît l'état, c'est la plomberie : elle est tant aimée à Castorama que vendeurs et démonstratrices ne l'appellent pas autrement là-bas que Notre Bien-Aimée Bienfaitrice, surnom nullement usurpé quand on pense que Sainte Corinne donne 10% de son salaire à cette noble institution chaque mois, en modeste échange de quelques vis papillonnées. Tous ces actes de grâce la rendent apte, je pense, à la plus puissante des canonisations, ce que je demande humblement pour elle au grand concile !

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  5. Alice7 septembre 2011 à 11:49

    Chère Sœur Anne de la Très Lointaine Vision,
    Dans ton message, je lis que tu peux, par l’intermédiaire de Dark-Lady Marmoth, fournir à la communauté des containers entiers de tisane relaxante. Ce talent, par lui-même, suffirait à ta vertu. Et tu es la bienvenue, bien sûr, dans la communauté.
    Que Sainte-Hildegarde veille sur toi ! De grandes joies nous seront données.
    Sœur Alice des Noms d’Oiseaux

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  6. Alice7 septembre 2011 à 11:50

    Chère Sœur Corinne du Martyre des Maquettes,
    Je lis que tu as servi sous les drapeaux, avec le grade de colonelle, avant de te tourner aujourd’hui vers notre communauté. Tu es la bienvenue aussi, même si les motifs de ton aspiration sont peut-être plus complexes. Souhaites-tu prendre le voile parmi nous parce que tu souffres, ainsi que tes frères et sœurs des casernes, des coupes sombres qui ont été injustement opérées dans le budget du Ministère de la Défense ? Ou bien est-ce parce que tu estimes que le passage historique de la baïonnette vers le drone rend la mort moins humaine et le trépas plus amer ? Est-ce parce que tu souhaites entonner dans la joie la Chanson de la Fatale Collocation [http://artisanatmonastique.blogspot.com/2009/12/les-portes-de-dortoirs.html] (car j’ai vu sur ta page FB que tu avais “retrouvé la biture” depuis ce début septembre) ? Est-ce parce que, à l’instar de Sœur de la Couronne Révélée, tu as éprouvé ce frisson sublime que provoque la révélation des clitiques [http://artisanatmonastique.blogspot.com/2010/01/la-revelation-des-clitiques.html] ? Est-ce parce que, à l’image de Sainte Thérèse d’Avila, tu dissimules secrètement, dans les soyeux replis de tes jupons froufrouteux, le Cours de linguistique générale, les Problèmes de linguistique générale, et la Grammaire méthodique du français, que tes joues rosissent d’un émoi de jeune fille lorsque tu songes au principe de récursivité, et que tu manques t’évanouir lorsque tu prends la mesure de ce que peut être un point de vue syntactico-sémantique sur l’unité du signe lexical ?... Dans tous les cas, je te le redis, tu es la bienvenue : la communauté accueille chacune telle qu’elle est, chacun tel qu’il est, et les autres tels qu’ils sont.
    Néanmoins, un signe m’inquiète dans ta démarche, et il est de mon devoir de m’assurer que ton cœur est bien apaisé à ce sujet, ou du moins que tu es prête à mener la direction de conscience nécessaire. Tu as choisi pour nom d’ordination monastique “Sœur Corinne du Martyre des Maquettes”. Chaque frère et chaque sœur comprend dans sa chair les événements que tu évoques, et comme toi nous sommes éprouvés, à longueur d’année, de la façon la plus cruelle. Mais il ne faudrait pas que tu te méprennes sur le sens de l’appel que tu as reçu, et qui t’amène aujourd’hui vers nous. Comme tu sais, Jésus est mort non pas dans un sacrifice, mais pour qu’il n’y ait plus de sacrifice (cf. René Girard, recherches avec Jean-Michel Oughourlian et Guy Lefort, Des choses cachées depuis la fondation du monde, 1978, rééd. Grasset 2010, 640 pages, ISBN 224661841X BNF Haut-de-jardin - Philosophie, histoire, sciences de l'homme - Salle J - Religion - cote 291 GIRA d). A cet égard, l’idée même du “martyr chrétien”, bien qu’historiquement très compréhensible, n’est pas sans poser problème au plan de l’exercice de la foi. Mais passons. Précisément à propos des maquettes, il a été dit : “Ne vous inquiétez pas du lendemain : demain s’inquiétera de lui-même. A chaque jour suffit sa peine.” (Matthieu 10 34). Nous n’avons donc aucune raison de nous réveiller la nuit en sueur avec des palpitations pour des affaires d’ECTS et d’options transversales facultatives obligatoires. Dieu y pourvoira. Bref, s’il est vrai que, comme chacune et chacun de nous, tu es venue pour servir et non pas pour être servie, il ne faudrait pas que tu appliques sans discernement le mot d’ordre que tu as appris dans ta communauté d’origine : si tu as dû un temps te tenir prête à “mourir pour la patrie”, il te suffit désormais d’ouvrir ton cœur à tes frères et sœurs, et de t’engager dans l’approfondissement de ta foi.

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  7. Alice7 septembre 2011 à 11:51

    [suite] Enfin, un élément a peut-être semé le trouble dans ton esprit, et il est là encore de mon devoir de lever les malentendus. Tu as pu lire, sur les documents de communication institutionnelle de notre monastère, que nous disposions de “60 articles de mortification mutualisés” [http://artisanatmonastique.blogspot.com/2011/07/reporting-du-monastere-le-rapport.html]. Tu as certainement été saisie d’une fièvre d’impatience en imaginant les usages que tu pourrais faire des faisceaux d’orties fraîches et des cravaches. Et comme je te comprends ! Néanmoins, là encore, tu devras te départir des habitudes que tu as prises en Opex, et apprendre à employer avec amour les instruments du partage. Tu devrais y parvenir sans peine : je lis dans ton message que tu exerces tes talents sous la douche. C’est là un signe par lequel je lis l’espérance que nous pouvons formuler pour toi, et dans la place que tu pourras prendre dans les activités de la communauté.
    Que Sainte-Hildegarde veille sur toi ! De grandes joies nous seront données.
    Sœur Alice des Noms d’Oiseaux

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  8. Schpountz de la Sainte Quiche et du Brico7 septembre 2011 à 13:12

    ma soeur saint Alice des Noms d'Oiseaux
    oh, que béni soit le jour où je vous lus! je ployais en effet sous le dur faix des bouteilles de bourgogne aligoté, destinées à pacifier le courroux de vacataires qui allaient s'apercevoir qu'ils ne pourraient faire des copies à moins de s'y prendre deux ans à l'avance, et qu'on allait les payer deux ans plus tard. Avide, je cherchais le tire bouchon libérateur. bref, ce fut une journée de tribulations. et vous vîntes. vous m'acceptâtes.
    Oui, je pèche par orgueil. J'affiche mon Martyre. Mais c est ma soeur Anne qui me nomma ainsi. elle me voit martyre, car sainte elle est, endurant les rigueurs du Nord extrême, là où je jouis de dorures et de roi Soleil. Elle voit toujours le martyre de l'autre sans voir le sien. pourtant, en vérité je vous le dis, elle ploie aussi sous le fardeau, de la taxe d'apprentissage, qu'elle croît et multiplie. Elle a eu son lot d'emplois du temps et de maquettes, mais sait ne rien en dire.
    oui, je suis jeune encore. j'aime ce sacrifice. j 'aime l'affiche de mon sacrifice. ce soir, je ferai 67 powerpoints pour expier. je recopierai 76 fiches IP. je relirai Saussure. D'accord, je lirai Saussure.
    je consens à être nommée au sein de la communauté : Soeur Schpountz de la Sainte quiche et du Brico.
    amen!

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  9. Anonyme7 septembre 2011 à 22:57

    Merci mes soeurs ! Que cette communauté est douce ! Origène lui-même n'écrivait-il pas que le martyre du désert solitaire est le blâmable orgueil du chrétien entêté, et qu'un monde sans anachorètes lui aurait semblé meilleur ? Il est clair qu'il faisait en réalité allusion, comme le montre Peter Brown dans son ouvrage sur l'antiquité tardive, aux délinquants de tout poil qui trouvaient là une opportunité prosaïque pour échapper à la police. Ce n'est pourtant pas pour cette raison que, ce matin, Soeur Françoise de le Très Précieuse Confession et moi-même chaussons nos Doc Martens à l'épreuve de la boue et partons dans le Nord Extrême afin de porter aux populations labexales un peu d'apaisement et, qui sait, de bon sens. Dure mission ! Que sainte Hilde nous garde !
    Très primitives, les populations labexales sont difficiles à approcher et à convaincre ; la moindre missionnaire peut se retrouver découpée en lamelles fines à la première occasion. Mais nous sommes là pour servir (l'ambition d'autrui, le grand capital, les petites machines pas désirantes de l'administration). Acceptons de grand coeur notre mission, qui pourrait consister, comme le pense certainement in petto soeur Françoise, à éloigner de nous le coeur fatal du réacteur, et à jouir dans des marges apaisées d'une liberté de penser plus confortable. Une pensée plutôt perso qui pourrait bien nous valoir un blâme et un détour en salle des cravaches !
    Que dieu de mal vous garde !
    Soeur Anne de la Très Lointaine Vision

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  10. Sainte quiche, etc.8 septembre 2011 à 10:47

    oh, mes saintes. Je ploie sous le faix de mes peines.
    pouvez-vous joindre vos prières aux miennes?
    récitons notre antienne de mâtines.

    Oh, Dieu des emplois du temps.
    Toi qui fis le ciel, la terre, le TD, le CM, la plage horaire et le CELCAT
    entends ma prière.
    fais que la congruence règne.
    fais que les dix professeurs prévus dans la même salle au même horaire s'entendent bien.
    fais que les 876 étudiants réunis dans une salle faite pour 18 meurent dans des souffrances raisonnables.
    fais que le service hygiène et sécurité ne passe pas.
    fais que la salle CXXX existe vraiment.
    fais que le dimanche ne soit pas férié, qu'on puisse tout caser.
    surtout la pétasse de...
    pardon, mon Dieu. je m'égare.
    fais que les trucs dans les cases correspondent à quelque chose.
    fais que le courroux des profs se détourne vers la secrétaire (aile C, bâtiment B, gratter doucement à la porte).
    fais, finalement, qu'on ait pas d'étudiants.
    fais que le réchauffement climatique marche vraiment, que l'on puisse ne pas allumer la chaudière qui de toute façon ne marche plus.
    fais que l'on n'ait jamais besoin d'ouvrir la fenêtre de la salle 454, donc, mollo sur le réchauffement, steplé.
    amen.

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  11. Alice8 septembre 2011 à 13:42

    Chère Sœur Anne de la Très Lointaine Vision,
    Chère Sœur Schpountz de la Sainte quiche et du Brico,
    La communauté est heureuse de pouvoir compter sur vous désormais pour chanter la Collocation Fatale avec la chorale mixte du monastère. Comme vous avez pu le lire, il s’agit d’un couvent participatif, et vous pouvez dès aujourd’hui vous associer à toutes les activités communes et de partage. Vous aurez noté que grâce à la venue de Sœur Schpountz de la Sainte quiche et du Brico, notre activité de prédication pour la propagation de la foi s’étend sur toute l’Ile-de-France (et je ne parle pas de la province), avec Sœur Schpountz au Sud-Ouest, Sœur Anne, Sœur Françoise de la Très Préciseuse Confession et Sœur Blanche du Rosaire Elégant dans le Grand-Nord, et moi-même, Sœur des Saintes Ecritures Lututu, Frère Dominique du Saint Rapport et Sœur de la Couronne Révélée au Sud-Est.
    Ma chère Sœur Schpountz de la Sainte quiche et du Brico, Ton humilité, par laquelle tu mets en avant la valeur de ta camarade Anne plutôt que ton martyre, t’honore. Il te sera rendu au centuple, comme tu sais. A condition que tu rererelises Saussure, bien sûr.
    Ma chère Sœur de la Très Lointaine Vision, Si tu redoutais (ou souhaitais – ce qui revient un peu au même du point de vue de l’inconscient) le détour par la salle des cravaches, fût-ce accompagnée de ta pacifique camarade et sœur Françoise, j’achèverai de fortifier ta crainte (ou ton désir) en te signalant que la salle des cravaches et l’infirmerie sont contiguës, et que tous les frères et sœurs qui entrent au monastère croissent, embellissent et s’épanouissent. Personne, ici, n’a souffert plus d’une heure sans trouver une pleine consolation dans le réconfort apporté par un frère ou une sœur.
    Que Sainte Hildegarde veille sur vous ! De grandes joies nous seront données.
    Sœur Alice des Noms d’Oiseaux

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