Alice Krieg-Planque

Alice Krieg-Planque
Alice Krieg-Planque

lundi 21 juin 2010

Avis motivé du Pape de l’Analyse du discours

Ce soir, à la faveur du calme recueilli que favorise la Fête de la Musique en région parisienne, spécialement quand il ne pleut pas, Frère Dominique du Saint Rapport est descendu dans les profondeurs de sa conscience spirituelle. Fort de l’infaillibilité que lui confère son statut de Pape de l’Analyse du discours, il a validé le classement proposé par la communauté le 26 mai.

Ainsi, Hildegarde de Bingen est confirmée Sainte-patronne de l’analyse du discours, Sainte-Véronique est confirmée sainte-patronne de l’analyse du discours suppléante, et Saint-Jérôme est confirmé saint-patron de l’analyse du discours chargé du secrétariat (sous réserve qu’il veille lui-même à l’entretien de sa barbe - cf. infra).

Dans son avis motivé, Frère Dominique du Saint Rapport se félicite tout particulièrement que la sainte-patronne de l’analyse du discours soit allemande, compte tenu de l’importance de la pensée germanique dans les fondements doctrinaux de l’analyse du discours. Frère Dominique du Saint Rapport se réjouit également de l’élection d’une Sainte, plutôt que d’un Saint, ce grâce à quoi la communauté échappe à la servitude, très pesante compte tenu des surcharges actuelles en matière de tâches administratives, qui consiste à retailler régulièrement la barbe d’un Saint. Enfin, de façon à renforcer le maillage territorial qui relie le campus du plateau de Saclay aux fondations historiques de Lutèce-Universitas, Frère Dominique du Saint Rapport suggère que Sainte Geneviève prenne en charge les fonctions de sainte-patronne de l’analyse du discours en charge de l’“Ecole française”. Le cumul de la francité, de la latinité de quartier, et de la dénomination bibliothécale devrait permettre à Sainte Geneviève d’asseoir naturellement son autorité et sa légitimité dans cette fonction.

samedi 12 juin 2010

Hildegarde de Bingen est élue sainte-patronne de l’analyse du discours

• Sainte-patronne de l’analyse du discours

Le mercredi 26 mai 2010, conformément à l’ordre du jour qui avait été envoyé par email une semaine avant le scrutin, la communauté a procédé à l’élection de la sainte-patronne de l’analyse du discours. La communauté était représentée par Sœur Alice des Noms d’Oiseaux (présente), Sœur Blanche du Rosaire Elégant (présente), Sœur Françoise de la Très Précieuse Confession (présente), Sœur Caroline des Saintes Stations (procuration). Elle est heureuse d’annoncer que le suffrage a désigné, à l’unanimité, Hildegarde de Bingen (1098 - 1179).

NB : Ce classement doit néanmoins encore être soumis à l’avis de Frère Dominique du Saint Rapport.

La communauté a estimé que l’ensemble du dossier d’Hildegarde de Bingen présentait toutes les garanties morales et scientifiques nécessaires à la charge. De façon à mettre en évidence l’adéquation des qualités de la candidate avec celles requises pour la fonction, on préférera souligner ici de façon synthétique les points forts du dossier plutôt que de procéder à un récit chronologique de la trajectoire suivie (pour une perspective biographique et documentaire, on se reportera par exemple à : Charles Munier, La vie de Sainte-Hildegarde et les actes de l’enquête en vue de sa canonisation, Paris, Editions du Cerf, coll. Sagesses chrétiennes, 2000, 219 p.). Il ressort du dossier les éléments suivants, jugés particulièrement pertinents du point de vue de l’analyse du discours :

- un ancrage pluridisciplinaire réel (lecture, écriture, peinture, enluminure, gravure, chant, composition musicale…)

- l’alliance confirmée de la créativité poétique et d’une faculté à appréhender les contraintes des structures linguistiques (composition de la Lingua ignota, langue construite, dotée d’un alphabet inédit, Litterae ignotae)

- une capacité à explorer les potentialités signifiantes de différents types de matérialités et de supports (gemmes, sons, couleurs, plantes, organes animaux…), ouvrant ainsi la recherche vers des perspectives sémiotiques plus larges

- une ambition à poser les termes d'un certain nombre de thématiques émergentes (par exemple, l'angélologie)

- une formation initiale à dominante contemplative plutôt que strictement académique (entrée au couvent contemplatif de Disibodenberg en 1112, à l’âge de 14 ans)

- une bonne compréhension du contexte institutionnel (comme en témoigne la correspondance adressée par Hildegarde de Bingen à l’empereur Frédéric Barberousse ou encore aux instances pontificales)

- la mise en œuvre de la diffusion des connaissances par les moyens institutionnels adéquats (une fois devenue abbesse, à 38 ans, Hildegarde de Bingen fonde deux couvents, l’un à Bingen et l’autre à Eidingen)

- une activité prosélyte modérée, n’obérant pas la capacité à dégager le temps nécessaire au plein exercice de la recherche (en l’occurrence, quelques voyages en Allemagne et plus largement en Europe, pour prêcher dans les cathédrales et les couvents), ainsi qu’une activité éditoriale de prédication (rédaction des Expositiones Quorundam evangeliorum)

- des qualités visionnaires, entraînant extases mystiques et manifestations somatiques sans dommage pour la longévité (Hildegarde de Bingen est morte à 81 ans)

• Prix d’encouragement à l’excellence

Après étude minutieuse des dossiers, la communauté a par ailleurs décidé de distinguer des profils particulièrement méritoires et prometteurs en décernant deux prix d’encouragement à l’excellence :

Sainte-Véronique (déjà par ailleurs sainte-patronne des photographes) a été distinguée sainte-patronne de l’analyse du discours suppléante, pour ses travaux sur les transferts iconiques, pour sa réflexion sur la thématique “original / copies” (circulation des images et pluralité des versions), et plus globalement pour le renouvellement du champ sur les usages sociaux des signes iconiques. Dans une logique de réseau, la lauréate est encouragée à mettre en place des relations avec des laboratoires d'excellence dans le domaine de l’anthropologie de l’écriture (chercheurs-référents : Jack Goody et Béatrice Fraenkel).

Saint-Jérôme (déjà saint-patron des traducteurs) a été distingué saint-patron de l’analyse du discours chargé du secrétariat, pour ses travaux de traduction en latin de la Bible à partir du grec et de l’hébreu, et plus globalement pour son œuvre sur la vulgate, ainsi que pour son travail d'exégèse. L'objectif apologétique de la recherche a été particulièrement apprécié. De façon à renforcer les relations partenariales, le lauréat est encouragé à développer des collaborations scientifiques croisées dans cinq directions : traductologie, didactique, critique génétique, philologie, droit international des brevets. Une intégration des thématiques liées aux politiques linguistiques dans le cadre de l’élaboration d’un espace public européen intégré serait la bienvenue.

jeudi 10 juin 2010

Prédiquons ! Prédiquons !

En complément aux propos dont Soeur de la Couronne Révélée faisait bénéficier la communauté il y a exactement un mois, Soeur Alice des Noms d'Oiseaux conseille la lecture de l'ouvrage suivant :

Nicole Bériou, L’avènement des maîtres de la Parole. La prédication à Paris au XIIIe siècle, Paris, Institut d’Études augustiniennes, 1998, 2 vol., thèse de doctorat d’État, publication intégrale du tome II, 954 p. Prix Gobert, 2000.

Une note de lecture de cet ouvrage rédigée par Henriet Patrick (parue dans Médiévales, année 2001, vol. 20, numéro 40, pp. 161-164) peut être lue sur :

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/medi_0751-2708_2001_num_20_40_1518_t1_0161_0000_2

dimanche 6 juin 2010

Vive le corpus !

En ce dimanche 6 juin, Soeur Alice des Noms d'Oiseaux doit à son humble charge la lourde responsabilité (ou, au choix : "à sa lourde charge l'humble responsabilité") de rappeler à la communauté des frères et soeurs qu'aujourd'hui est célébrée la Fête du Corpus.

Vive le corpus ! Vive la linguistique ! Vive l'analyse du discours !

En effet, la Solennité de la Fête-Dieu (appelée encore fête du Corpus Domini) est traditionnellement célébrée le jeudi qui suit le dimanche de la Très Sainte Trinité, c'est-à-dire soixante jours après la grande Solennité de Pâques. En France, par un indult papal, elle est "reportée" (faute de jour férié) au dimanche suivant pour permettre la participation de tous les fidèles. Cette fête comporte, en plus du Saint-Sacrifice de la Messe, la procession solennelle du Saint-Sacrement dans les rues des villes et des villages, aux chants d'hymnes et de cantiques (essentiellement de Saint Thomas d'Aquin). Introït de la messe : « Cibávit eos ex ádipe fruménti, allelúia : et de petra, melle saturávit eos, allelúia, allelúia, allelúia. Ps. Exsultáte Deo, adiutóri nostro : iubiláte Deo Iacob.Glória Patri… Cibávit eos… » (« Il les a nourris de la fleur du froment, et il les a rassasiés du miel sorti du rocher, alléluia, alléluia, alléluia. Ps. Exultez en Dieu notre protecteur : jubilez en l’honneur du Dieu de Jacob. Gloire au Père… Il les a nourris… »). Sanctus sanctus sanctus corpus ! Gloria ! Corpus ! Gloria ! Magna Gloria Corpus !

Plus d'infos sur Wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Fête-Dieu